5º Colóquio RETiiNA – INTERNACIONAL 24/JUN de 2024

Bataille: Pourquoi est-il urgent de faire image technique d’événements traumatiques ayant lieu il y a des siècles et jamais représentés ? Comment et pourquoi les approcher par moyen de l’art ? Entre l'oubli et l'histoire officielle, qu'est-ce que l'art des images nous permettent-ils de voir ?

Les concepts de perplexité et de complexité seront traités ici à partir du projet artistique Batalha portant sur un événement parmi les plus importants et violents du Brésil colonial. Malgré des enjeux sur les réalités contemporaines - socio-politiques, géopolitiques, éthiques, esthétiques - à niveau local mais aussi global, on ne garde que très peu de traces de ces événements.

Mots-clés: friction, trauma, art, politique.

Bruno Zorzal est artiste et chercheur, docteur en Esthétique, philosophie et histoire des arts de l’Université Paris 8, postdoctorant au Programa de Pós-graduação em Artes, à l’Université fédérale d'Espírito Santo, boursier auprès de la Fundação de Amparo à Pesquisa e Inovação do Espírito Santo, au Brésil, et membre de RETiiNA.International. Il publie et expose ses travaux théoriques et artistiques en Amérique, en Europe et ailleurs. À l’Harmattan, collection Eidos, il a publié Les photos, un matériau pour la photographie et Esthétique de l’exploitation photographique des photos déjà existantes et codirigé images d’images, Image & anonymat à l’ère du contemporain et L’image-friction. Pour une esthétique de la vidéo & du cinéma.

Le sourcil levé de l’Art et celui froncé du Savoir:La complexité d’une œuvre est-elle celle de son discours ? La perplexité face à elle est-elle une gageure critique ?

A partir de quelques événements de l’histoire de l’art du XXe siècle, il sera proposé de réfléchir aux liens qui existent entre les académismes, le « grand art », la culture populaire, l’art des fous, le désir de théorisation, le besoin de catégorisation, et les relations entre l’appréhension de formes nouvelles et la temporalité du contexte de ces dernières.

Mots-clés: Lowbrow, art brut, iconologie.

Zoé Forget est diplômée en photographie de l’ENS Louis Lumière, docteure en Esthétique, Science et Technologies des Arts et chargée de cours à l’Université Paris 8. Elle est également membre de HEY! modern art & pop culture, structure pluridisciplinaire fondée en 2010 et ayant présenté en France des artistes phares des mouvements artistiques contemporains figuratifs. Elle a publié Le corps hors norme dans la photographie contemporaine, Paris, L’Harmattan, Collection Eido.s

Fictions, frictions glissantes:On accepte comme point de départ que la complexité en tant que notion scientifique émerge et se forme par et au sein de la théorie de systèmes. Après la Deuxième Guerre mondiale, l'approche systémique se développe d'une manière spectaculaire à la fois au niveau théorique et au niveau des différentes applications. Dans presque tous les domaines d'action humaine et les champs de savoir, des personnes et des institutions cherchent d'exploiter l'efficacité de la perspective systémique ; d'où les différentes versions de la complexité, d'où son potentiel interdisciplinaire, d'où sa versalité de transposition à travers des systèmes (p.ex. biologique, informatique, géologique, social).

Par contre, la perplexité est liée à la condition humaine, dans la mesure où elle naît devant l'exceptionnel, le nouveau, l'étrange, l'admirable, le terrifiant et l'unique. Le mélange de joie et d'effroi, qui se trouve au cœur de la perplexité, accompagne et /ou mobilise l'aventure socioculturelle de l'être humain tout au long de sa présence sur notre planète.

Ainsi, la mise en articulation de la complexité et de la perplexité [le co-arrangement de l’historique et de l'éternel] pourrait conduire à la formulation des questions suivantes : le champ artistique a-t-il besoin d'employer sa propre complexité ? Ou d'élaborer une problématique critique vis-à-vis de la complexité qui vient du champ scientifique ? Ou simplement de cultiver la perplexité sans passer par la complexité ? Est-il possible d'utiliser l'optique de complexité de comprendre le phénomène – "la crise d'art" ? Dans notre destin mondialisé pourrait-on parler d'une division internationale de la complexité et d’une division internationale de la perplexité ? et plus spécialement, dans le domaine de l'art ou de la pensée ?

Mots-clés:théorie de systèmes, systèmes linéaires, échelles et niveaux, crise de l' art, transposition, division internationale.

Démosthène Agrafiotisest poète – plasticien et performeur. (1946). Il vit à Athènes. Il est l’auteur de plusieurs livres d'essais et d’articles scientifiques sur l’art, la science/technologie, la modernité, la santé publique en tant que phénomènes socioculturels. Professeur Émérite de Sociologie, ENSP(GR). Derniers livres (en français):Dialytika ,La rumeur libre, 2016, Maribor ,La rumeur libre, 2018, De-Connexions, Au coin de la rue de l’ Enfer,2019.(FR), Sauver Venise,L’ Harmattan, collection RETINA.CRÉATION, 2019. ANTIKLEIA , L’Harmattan, collection RETINA.CRÉATION, 2022, Œuvres poétiques I, La rumeur libre, 2022 , N,AO (en Portugais et en Grec),Confraria do Vento (Brésil), 2022. Amay.3x21. L’ Arbre à paroles (en FR et en EL)(Belgique),2023, friction , Estepa ,Paris (2023). [www.dagrafiotis.com, www.crisiology.dagrafiotis.com, www.lensculture.com/demosthenes-agrafiotis, www.vakxikon.gr,> Hommage à DA/DA,no.35 en Français et en Grec] [http://www.confrariadovento.com/editora/catalogo/item/320-n-ao.html]

Les repères (in)humains dans le paysage primaire à partir des photographies de la NASA :Nombreuses sont les techniques inventées par l’homme pour se repérer dans un paysage inconnu. Cependant, comment trouver son chemin depuis un lieu imaginaire ou inventé ? Telles, les perspectives martiennes provenant de l’imagerie de la NASA, bouleversent notre orientation dans l’espace et le temps, ainsi qu'elles font écho au paysage primaire de notre existence. Cette optique exige l’invention d’un vocabulaire nouveau qui permettrait de ne pas s’égarer dans ces territoires imaginaires.

Mots-clés:paysage primaire, photographies de la NASA, l’imaginaire.

Olga Tsvietkova est chercheuse en photographie. Elle travaille actuellement au Laboratoire AIAC (Arts des images et art contemporain) à l’Université Paris 8 sur la théorie de l’appareil et ses influences plastiques sur l’image, et développe une langue visuelle particulière provoquant une effervescence optique, dont l’humain disparaît. Elle a publié L’œil inhabité, L’Harmattan, collection RETINA.CRÉATION,

L’essai-filmique contemporain : entre contradiction et controverse: En s'appuyant sur les idées développées par Edgar Morin autour du concept de pensée complexe, cette intervention examine la contribution de l'essai-filmique faceaux crises géopolitiques actuelles.

À travers les films d'Aline Motta (Brésil) et Hamedine Kane (Sénégal), nous investiguons comment la complexité, la rupture et la contradiction se manifestent dans ce genre si contemporain.

Mots-clés:Essai-filmique ; Aline Motta ; Hamedine Kane ; pensée complexe ; Edgar Morin ; Contradiction.

Bárbara Bragato est artiste visuelle, éducatrice et chercheuse. Titulaire d'un master en cinéma et audiovisuel à l'Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3), en partenariat avec l’Université de Stockholm et l’Università Ca’Foscari di Venezia, son travail s'articule autour de la photographie, de la vidéo et de l'art imprimé.

Complexité temporelle & perplexité dans l’art contemporain: Si les systèmes complexes et le temps logique impliquent une disparition du temps, voire un renversement de sa flèche, il est important d’interroger le rapport entre l’art contemporain − cet art du temps −, et la complexité temporelle. S’il ne semble plus question de représenter le temps, mais d’en faire l’expérience, en quoi cette complexité temporelle pourrait-elle conduire la création contemporaine à proposer des expériences de la perplexité et, dans cette hypothèse, quelles en seraient les formes possibles ?

Cette interrogation partira des idées de post-contemporain et de temporalité spéculative telles qu’avancées par le philosophe Armen Avanessian et le théoricien de l’art Suhail Malik et plus généralement du courant de pensée du réalisme spéculatif.

Mots-clés:Complexité temporelle – Extériorité temporelle – Post-contemporain – Réalisme spéculatif – Temporalité spéculative.

Gilles Picarel est artiste et théoricien de l’art. Docteur en esthétique, il est membre de RETiiNA.International et chercheur associé au laboratoire Art des images & art contemporain (AIAC) à l’Université Paris 8. Il est l’auteur de cinq livres dont La photographie au risque de l’extériorité chez l’Harmattan dans la collection Eidos.

Perplexité : une image de la complexité.: Avec I’ve got it all (2000), Tracey Emin a produit, en tant qu’œuvre d’art et marchandise, une image reflétant notre perplexité face à la complexité du rapport entre désir et capital.

Nous restons perplexes, dans une impasse à la fois mentale et physique, lorsque, face à la complexité d’un existant inquiétant, nous n’ébauchons pas l’expérimentation d’une réponse active, sinon celle passive de notre perplexité-même. Mais la perplexité est-elle bien passive, ou bien peut-elle indiquer une sorte d’activité négative, qui nous empêche de nous comporter comme des automates ?

En m’appuyant sur l’ontologie de la puissance de Spinoza, je propose dans mon intervention d’examiner la complexité des existants et le possible affect de perplexité chez ceux qui y sont confrontés. Un problème complexe n’a pas de solution, mais peut être éventuellement modifié par des réponses actives expérimentales.

Mots-clés:complexité, perplexité, simplicité, complication, réponse, expérimentation

Leon Farhi Neto est Professeur de philosophie à l’Université Fédérale du Tocantins, Brésil. Il est membre de RETiiNA.International, dirigé par François Soulages, et du collectif d’études sur l’audiovisuel OUTROCAMPO. Il développe actuellement une recherche intitulée « Les moyens numériques. Il a publié chez L’Harmattan, collection Eidos : Masse & multitude. A partir de Freud, Canetti & Spinoza et codirigé avec François Soulages Masse & sujets. Philosophie & art.

Du vandalisme à l’art contemporain, complexité ou linéarité ?: Si l’on considère l’art proprement dit comme une consolation qui nous aide à retrouver la beauté que nous avons perdue, il faut s’interroger sur notre rôle dans cette perte et tenter de détailler les stades par lesquels le regardeur devient le créateur duchampien de l’œuvre d’art contemporain.

Il faudrait alors privilégier l’hypothèse d’un prolongement linéaire du créateur au regardeur passant par une tentative de résolution d’un conflit esthétique primaire aboutissant à l’œuvre, considérant celle-ci comme un demi-échec de l’externalisation du conflit au profit de son public, permettant de privilégier l’intelligible au sensible, et en en évitant ainsi la douleur.

Mots-clés:Art contemporain - Conflit esthétique - œuvre d’art

Michel Godefroypsychiatre, psychanalyste et théoricien, membre de RETiiNA.International, ancien consultant d’un service de chirurgie esthétique à Paris. Auteur de quatre livres parus chez L’Harmattan, collection Eidos :

• Chirurgie esthétique & frontières de l’identité. 2015.
• Esthétique & psychiatrie. 2017.
• Le conflit esthétique, du vandalisme à l’art contemporain. 2020.
• Esthétique de l’art médical. 2021.